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Rapport Le Super Bowl a impliqué la pratique du flag football, qui est le "petit cousin" du football américain, sans interaction


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    "Ready ? Set ? Go !" Le coach tend aux joueurs novices une feuille avec cinq points et deux flèches, avant de décrire : "Le QB lance, et vous, les deux running back, vous vous croisez pour faire vriller leur défense, c'est du 'motion'. Et celui qui a la balle fonce vers le touchdown". Plus simple à dire qu'à faire, surtout lorsque c'est la première fois que l'on se retrouve sur un terrain pour jouer au flag football. Et que dire du lexique directement venu de la NFL, la prestigieuse ligue nationale de football américain des Etats-Unis ?

    >> Super Bowl : l'autre star du match s'appelle Donna Kelce, la mère des deux frères qui vont s’affronter en finale pour la première foisÀ quelques jours du 57e Super Bowl, le 12 février, au State Farm Stadium de Glendale, en Arizona, la Fédération Française de Football Américain (FFFA) a proposé une séance découverte de flag football. Loin de l'image des costauds armés de lourdes protections, d'épaulettes massives et du mythique casque, ce "petit cousin" du foot US reste méconnu du grand public, malgré quelque 5 000 licenciés en France. Le cœur du jeu se veut simple et similaire à celui rendu célèbre par la NFL : il s'agit d'un jeu de "gagne terrain", explique Olivier Moret, le Directeur technique national de la FFFA. 

    Les rouge et vert, à gauche, sont en phase d'attaque, face aux blancs qui se précipitent sur le porteur du ballon. (Xavier Allain / Radio France)


    "En 20 minutes, vous savez à peu près tout"

    Sur le terrain, les cinq joueurs se mettent presque naturellement en place : le quaterback, le lanceur, se positionne derrière les autres en vigie, pour trouver la faille et scruter chaque mouvement du terrain. Il doit délivrer sa balle ovale - avec une couture et plus léger qu'un ballon de rugby - vers l'avant en cherchant un joueur démarqué parmi les quatre attaquants restants, qui ont, chacun, une tâche bien définie à remplir, étalés sur la largeur du terrain. Ils ont quatre tentatives pour passer la moitié de terrain et quatre tentatives pour marquer. Sinon, il faut rendre la balle à l'adversaire.

    Sauf qu'ici, c'est une version sans se toucher. Ou presque. "Pour mettre un essai dans l'en-but adverse, il faut gagner du terrain avec le ballon dans la main. Or, ici, le porteur de ballon est arrêté non pas par un plaquage, un "toucher", mais en arrachant un "flag", un foulard, que l'on porte au niveau des hanches. D'où le nom de ce football", fait remarquer le DTN. Avant de l'assurer à ceux qui ont encore les genoux qui tremblotent : "C'est un sport sans contact, qui permet à tous de jouer ensemble, les grands et petits, rapides et moins rapides, garçons et filles, débutants et pas débutants. C'est un sport qui, dans son expression, est vraiment facile d'accès. D'ailleurs, en 20 minutes, vous savez à peu près tout de ce qu'il fallait comprendre."

    Une joueuse de flag football tente de lancer la balle, lors d'une séance d'initiation organisée par la fédération française de football américain, en janvier 2023, à Paris. (Xavier Allain / Radio France)

    Derrière la discipline, des universitaires américains de l'entre-deux-guerres. "Ça a été très vite adopté par l'armée américaine, pour une raison très simple et pratique. Lorsque les soldats sont sur une base et doivent partir en mission, en opération, ils ont interdiction de se blesser à l'entraînement. Pourtant, il faut faire du sport... mais sans contact. Les pompiers, les sauveteurs, les soldats et les enfants, ensuite, se sont mis au flag. Ça leur permet de se démarquer, d'attraper le ballon, de ne pas perdre leur vitesse, et tout cela avec peu de risque de blessure. On retrouve le grand plaisir de foot américain, de lancer la balle et l'attraper, mais en se débarrassant à la fois des équipements et de tout ce qui était difficile à faire", assure Olivier Moret à franceinfo.

    "On a le goût du foot US sans en avoir ni le risque ni la complexité"

    Olivier Moret, DTN de la FFFA

    à franceinfo

    C'est pour la théorie : une fois le ballon lancé, tout le monde s'agite. Les quatre attaquants tentent de suivre le schéma de jeu du coach, quand le quaterback, au loin, tente de délivrer un lancer digne de ce nom... tout en évitant le "rusher", ce joueur adverse qui fonce à grandes enjambées pour le gêner ou lui voler le ballon. "Ici, vous n'avez pas la petite alerte mentale du football américain où le quaterback se dit qu'il va se faire défoncer la gueule", souligne un connaisseur sur le bord du terrain. 

    Les deux entraîneurs, une femme et un homme, hurlent leurs consignes. Eux, savent combien ce sport est addictif : ils font partie de l'équipe de France, qui a atteint la 7e place (pour l'équipe féminine) et la 5e place (pour l’équipe masculine) des championnats du monde de flag football, à Jérusalem, en 2021.

    Une joueuse de flag football tente de "déflager" son adversaire, lui arracher l'un des deux bandelettes qu'elle porte autour de la taille afin d'arrêter le jeu. (FFFA)


    Les adversaires du jour, les "défenseurs" durant cette phase de jeu, suivent de près les éventuels receveurs du ballon pour éviter les six points du touchdown, ce "Graal" du foot US qui consiste à atteindre par tous les moyens la ligne d'en-but adverse. Un seul objectif : si un attaquant "catche" la balle, il faudra le "déflaguer" le plus rapidement possible. Sans jamais le plaquer, le tacler ou lui sauter dessus, donc.

    Coup de sifflet : les blancs ont inscrit glorieusement un touchdown après trois tentatives. On fait tourner les rôles, et, cette fois, ils joueront en défense. Pour cette première phase de jeu, François, le head coach du jour, tend une nouvelle feuille sortie de son cahier de jeu : "C'est du 'man', vous êtes dans la poche arrière de l'attaquant. Vous le suivez, l'accompagnez. Tu suis la personne en face de toi et tu ne la lâches pas". Mais le lancer n'aura pas lieu : le "rusher", à fond la caisse, s'est pointé devant le lanceur et a contré le ballon dans les airs. Il faut tout recommencer.

    Cette fois, changement de tactique chez les blancs, ce sera un marquage en zone : "Vous êtes chacun responsable du receveur qui rentre dans votre zone. OK ? Vous allez couvrir une zone de terrain entière, quel que soit son tracé. Il faudra être vif, vous comprenez ?", insiste l'entraîneur... sans vraiment convaincre les joueurs, essoufflés. La balle, cette fois, est lancée, le bleu l'attrape en sautant, et c'est finalement, dans un geste désespéré, que ce dernier voit son "flag" chipé par son adversaire, tout sourire, et pas peu fier de cette première. "On dirait pas, mais c'est cardio hein !, glisse Picsou. Je crois que je vais essayer d'en faire avec les enfants, ça va être marrant", avant de reprendre sa place, en tapant dans la main de chacun des coéquipiers. Les entraîneurs donnent les nouvelles consignes, c'est la dernière tentative pour les bleus : "Allez, on fait comme on a dit et on va les avoir, vous allez y arriver ! Go ! Go ! Go !", lance la spécialiste, équipée de chaussures à crampons. 

    Un ballon de football américain sur un terrain, à Paris. (Xavier Allain / Radio France)

    Y arriver, justement, le Directeur technique national, Olivier Moret, le futur du flag football, y croit. Et il a, lui, aussi un plan de jeu bien en tête : attirer plus de joueurs, convaincre que ce sport est idéal pour les cours de récré. "Cette discipline, elle, est géniale. Franchement, en dix minutes, on peut jouer à la plage, on peut jouer sur un terrain, tous ensemble. Il n'y a pas tant de sports collectifs qui permettent aux garçons et aux filles de jouer très rapidement et de s'éclater ensemble. En revanche, on paye le fait d'être une petite fédération : on essaie, avec nos petits moyens humains et financiers, de faire découvrir la discipline. Et bon, voilà, on est des petits ruisseaux. Et, un jour, il y aura peut-être une rivière, un fleuve !", sourit-il, rappelant le nombre de 5 000 adhérents et au moins "le double en pratiquants". 

    "On travaille très fort sur un axe qui est le développement et l'insertion du flag dans les écoles. Aujourd'hui, on fait du coup par coup, on fait du lobbying géographique restreint avec les directeurs d'école, les proviseurs, les lycées, les collèges qu'on connaît et on arrive à passer, un peu, par la fenêtre. Nous, ce qu'on voudrait aujourd'hui, et c'est mon combat, c'est de faire en sorte que ça devienne un vrai sport scolaire", argumente-t-il.

    "Il faut que, dans toutes les écoles ou les collèges, on puisse proposer dans les cours de récré du flag. Il n'y a pas de raison qu'on fasse du foot, du rugby, du basket, mais pas de flag. Ça n'a pas de sens. "

    Olivier Moret, DTN de la FFFA

    à franceinfo

    "Le combat majeur, c'est de le faire entrer dans le sport scolaire et périscolaire", insiste le quinquagénaire originaire d'Amiens et passionné de sports américains depuis son adolescence.

    Autre combat pour la FFFA, mais cette fois bien aidée par la grande sœur américaine : une apparition aux Jeux olympiques. La Fédération Internationale de Football Américain travaille en effet avec le Comité international olympique pour une entrée au programme des JO de Los Angeles de 2028. Et les choses vont aussi vite qu'une phase de jeu de flag : le sport est dans la dernière phase de sélection du CIO pour un rendu et une validation espérée à la fin de l'année 2023.

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    Author: Thomas Cisneros

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